Paroles d’expert

La rénovation énergétique du bâtiment : un secteur d’avenir pour l’emploi

Publié le mercredi 17 février à 10h01

Jean-Paul ROUSSEAU

Co-Fondateur, AD VALIDEM

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Avec 45 % de la consommation énergétique, le bâtiment constitue, devant le transport qui est à 32 %, l’un des secteurs les plus énergivores en France. Les émissions de gaz à effet de serre représentent quant à eux actuellement 23 %. 

Face à ce constat, le Gouvernement a mis au point un plan de relance sur la rénovation énergétique des bâtiments. Ce plan a pour objectif de baisser les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre. L’enjeu majeur étant d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 tout en luttant contre la précarité énergétique des Français.

Afin de pouvoir répondre à ces attentes, les métiers du bâtiment peuvent profiter de nouvelles opportunités d’emploi dans ce secteur. Entre nouvelles perspectives et nouveaux métiers, faisons un point sur l’emploi dans la rénovation énergétique du bâtiment.

Le bâtiment au coeur de la transition énergétique

Le secteur du bâtiment est au cœur de la transition énergétique et fait face aux enjeux du développement durable qui sont nombreux : 

  • Réduire sa dépendance aux énergies fossiles
  • Créer de l’emploi via des investissements verts 
  • Diminuer son empreinte écologique et ses émissions de gaz à effet de serre

Aujourd’hui, selon le ministère de la Transition Écologique, la France compte 4,8 millions de résidences en France classés « très énergivores », notées F ou G sur l’étiquette de Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). De plus, 7 millions de logements seraient mal isolés et 14 % des Français ont froid dans leur logement.

Face à ce bilan, le Gouvernement a donc décidé d’accélérer la rénovation énergétique des bâtiments et d’en faire une priorité nationale. 

Afin de massifier la rénovation énergétique, le Gouvernement propose un plan d’action découpé en 4 axes majeurs : 

1️⃣  Encourager les ménages à rénover leur logement et ainsi lutter contre la précarité énergétique et les passoires thermiques,

2️⃣  Faire avancer la rénovation des bâtiments tertiaires,

3️⃣  Mobiliser tous les acteurs locaux,

4️⃣  Créer une dynamique de la filière, pour rénover davantage, mieux et moins cher.

La FFB, Fédération Française du Bâtiment, estime qu’il y a près de 20 millions de logements à rénover d’ici à 2050. Cela représente un marché potentiel de 14 milliards d’euros de travaux par an jusqu’en 2050. Plus que jamais, les acteurs du bâtiment devront innover davantage et évoluer avec la transition énergétique. Cependant, pour être efficace, l’effort doit porter à la fois sur les constructions neuves et sur les bâtiments existants.

La rénovation énergétique des bâtiments, un secteur porteur d’emploi

Tous les ans, l’ADEME publie une étude sur le marché et l’emploi de transition énergétique et écologique. En 2018, le marché lié à l’efficacité énergétique dans le bâti est de 30,1 Mds€. Près de 70 % de ce marché concernent la rénovation énergétique du résidentiel avec, en premier, le remplacement des ouvertures, suivi de l’isolation des parois opaques et enfin la VMC. Les effectifs de ce marché ont augmenté de 49 %, et celui des énergies renouvelables (EnR) et de récupération « a plus que doublé en dix ans, avec un accroissement des effectifs de 30% sur la période ».

Le marché de la rénovation énergétique propose de réelles perspectives d’avenir. Comment expliquer ce phénomène ?

Tout d’abord, la loi de la transition énergétique fixe des objectifs ambitieux d’ici 2030 à savoir : 

  • Un rythme de 500 000 rénovations énergétiques par an à partir de 2017
  • Réduire les consommations d’énergies fossiles de 30 % par rapport à 2012
  • Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030
  • Réduire la consommation énergétique finale de 20 % par rapport à la référence 2012  
  • Encourager le recours aux énergies renouvelables pour atteindre 32 % de consommation finale
  • Lutter contre la précarité énergétique des Français
  • Atteindre un niveau de performance énergétique conforme aux normes « bâtiment basse consommation » pour l’ensemble du parc de logements à 2050
  • Affirmer un droit à l’accès de tous à l’énergie et en modérant les coûts énergétiques pour les ménages

Pour faire suite à ces objectifs ambitieux, de nouvelles méthodes de construction, des matériaux innovants et durables et l’émergence de bâtiments moins énergivores font leur apparition.

Ce cadre actuel, associé à la communication mise en place par le Gouvernement pour accompagner les Français à la rénovation énergétique notamment par le biais des aides financières, offre de réelles opportunités d’emploi. La grande majorité de ces opportunités sont en lien avec la performance énergétique : isolation, menuiserie, chauffage, climatisation, électricité, vitrage, etc. 

Ce sont donc autant de facteurs qui se répercutent sur les nouveaux métiers mêlant alors des compétences techniques et des nouvelles compétences liées aux énergies renouvelables.

Une recherche accrue de nouvelle compétences pour répondre aux enjeux environnementaux

Tous les métiers du bâtiment sont concernés par cette dimension énergétique qui vient en complément de leur cœur de métier.  Afin de répondre à la neutralité carbone d’ici 2050, il semble évident de devoir renforcer les effectifs ou du moins de les adapter à cette nouvelle dimension.

De ce fait, toutes les entreprises doivent intégrer ces enjeux environnementaux afin d’adapter leur discours face aux clients. 

De plus, les métiers de conseil en rénovation énergétique et en énergie tendent à se développer. Leurs rôles sont d’accompagner et d’aider le particulier dans son projet de rénovation.

Le plus intéressant, c’est que nous assistons à un intérêt croissant des particuliers à la réalisation des économies d’énergies au sein de leur logement. D’où l’avantage de bien maîtriser l’approche globale de la performance énergétique du bâtiment. La performance énergétique englobe l’amélioration de l’isolation de l’enveloppe, l’efficacité énergétique des équipements techniques, et l’utilisation des énergies renouvelables. Cet avantage permet de répondre de façon pragmatique aux attentes des clients.

Ces spécialisations sont des réelles opportunités d’évolution. Non seulement, ils sont sources de création d’emploi mais cela permet de répondre aux objectifs environnementaux.

Un secteur qui rencontre des difficultés de recrutement

Le secteur du bâtiment a connu de nombreuses crises mais force est de constater que ce secteur a bien résisté à la crise sanitaire.

Selon l’Observatoire des métiers du BTP, en France en 2019, il y a eu 252 495 personnes recrutées dans le secteur du BTP contre 281 490 en 2018. Il y a donc une légère baisse de 10 %. 

Les trois premières régions ayant recruté le plus en 2019 sont Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie.

Bien qu’il existe énormément d’offres d’emploi qui sont non pourvues dans le bâtiment. Par exemple, en Occitanie, selon Pôle emploi, près de 23 % des offres d’emploi sont non pourvues dans le bâtiment. 

Malgré certaines spécificités sur le territoire national, tous les métiers et qualifications sont concernés par ces difficultés de recrutement.

Le premier frein au recrutement est le manque de candidats qualifiés pour le poste et la pénurie de candidats.

Afin de pallier ces difficultés qui semblent en contradiction avec la transition énergétique, Pôle emploi et les acteurs du bâtiment ont signé un accord. Cet accord vise à élargir le sourcing des candidats, renforcer les actions de recrutement, offrir une meilleure visibilité des offres d’emploi et qualifier au mieux les demandeurs d’emploi.

Les initiatives se multiplient afin de rendre le secteur « sexy » et d’attirer à la fois des jeunes et des salariés tentés de s’engager vers une nouvelle opportunité professionnelle.

Ainsi, les métiers du bâtiment peuvent contribuer aux enjeux de la rénovation énergétique en améliorant les performances thermiques et énergétiques de votre maison. La plupart des professionnels réunissent les compétences de plusieurs bouquets de travaux afin de proposer des solutions adaptées aux besoins des clients.

Publié le mercredi 17 février à 10h01

Jean-Paul ROUSSEAU

Co-Fondateur, AD VALIDEM

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