Depuis quelques années maintenant, le secteur du bâtiment est soumis à des réglementations strictes. Celles qui sont actuellement en vigueur dépendent de la RT 2012( Réglementation Thermique 2012) pour le neuf, et la RT de l’existant pour la rénovation.
Durant 2021, cette réglementation s’élargira avec la RE 2020 et met en place des obligations en vue de lutter contre le changement climatique. Cette dernière doit permettre de généraliser les bâtiments à énergie positive (Bepos) et à faible empreinte carbone.
Pour résumer, dès la mise en application de la RE 2020, prévue initialement au 1er janvier 2020 et repoussée à l’été 2021, les bâtiments neufs devront produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment tout en réduisant ainsi leurs émissions de gaz à effet de serre.
AD VALIDEM vous propose de faire un point sur la réglementation RE 2020, de ses enjeux et des points à retenir.
En route vers la RE 2020
La RE 2020 est la réglementation qui remplace peu à peu la RT 2012 pour les bâtiments neufs. Celle-ci devrait être applicable courant 2021, et concerne en premier lieu les bâtiments publics, avant de s’étendre à tous les bâtiments résidentiels neufs, appartements et maisons.
En effet, le 29 septembre dernier, Valérie Laplagne, responsable ENR chez Uniclima et vice-présidente de l’Agence française pour la pompe à chaleur (Afpac) a déclaré : « Les textes finaux devraient être publiés d’ici à la fin de cette année, pour une application attendue début juillet 2021 ».
Cet arrêté adopte de nouvelles obligations pour réaliser des constructions plus performantes en consommation d’énergie et en émission de CO².
RE 2020 : Une étape inévitable dans la transition énergétique
Cette nouvelle réglementation réunit bien plus de critères que les précédentes. Effectivement, elle prend en compte, en plus de la performance énergétique, l’empreinte environnementale du bâtiment et sa capacité de construction et de production d’énergie.
C’est ainsi que dans un souhait de mieux représenter cette nouvelle perspective, la réglementation 2020 devient une « réglementation environnementale » et non plus thermique. D’où l’appellation RE 2020.
Cette norme a été instaurée dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique dont les objectifs ont été affirmés avec la loi Énergie Climat. En France, le secteur du bâtiment est l’un des principaux leviers d’action. Et pour cause, ce secteur représente près de 44 % de la consommation énergétique nationale devant le secteur des transports qui est à 31,7 % et environ 25 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
C’est pour ces raisons que les réglementations thermiques sont là, c’est pour limiter la consommation des logements neufs et rénovés.
Si ces normes se durcissent, c’est pour répondre impérativement à une finalité environnementale de plus en plus ambitieuse et exigeante.
Quels sont les enjeux de la RE 2020 ?
La future réglementation environnementale est une norme visant à réduire l’impact carbone des bâtiments à toutes les étapes du cycle de vie. Elle se découpe en trois grands champs d’action :
Premièrement, diminuer l’impact carbone des bâtiments de leur construction jusqu’à leur démolition est primordial. Cet objectif permet d’encourager de nouveaux modes de construction qui engendrent peu de gaz à effet de serre. La consommation des sources d’énergie d’origine décarbonée est vivement encouragée.
Cela passe notamment par la consommation et la production des matériaux biosourcés : bois, fibre de bois, chanvre, brique de terre cuite, ouate de cellulose, etc.
Ensuite, la deuxième priorité est de continuer l’amélioration des performances énergétiques des édifices neufs pour rendre les constructions moins énergivores. Tout en poussant la baisse des consommations des nouveaux bâtiments en insistant notamment sur la performance de l’isolation, avec le renforcement de l’indicateur de besoin bioclimatique « Bbio ».
Enfin, la RE 2020 doit répondre aux conditions climatiques futures, pour cela le confort d’été a été introduit. Les vagues de chaleur et épisodes de canicule reviennent plus souvent et sont de plus en plus intenses. Pendant ces épisodes, les Français sont à la recherche de lieux climatisés, que ce soit dans les transports, les bureaux et lieux publics, et donc en quête d’un certain « confort ». Les bâtiments devront ainsi mieux résister à ces vagues de chaleur régulières et intensives.
Que préconise la nouvelle Réglementation environnementale 2020 ?
LA RE 2020 affiche de nouvelles ambitions de part son objectif environnemental et les conditions sont nombreuses :
1. Une consommation de chauffage limitée
Par exemple, la RT 2012 a pour vocation de limiter la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs à un maximum de 50 kWhEP/(m².an) en moyenne : kilowatt/heure d’énergie primaire par m² et par an. Avec la nouvelle norme, le chauffage doit atteindre une consommation inférieure à 12 kWhep/m² par an.
De plus, le ministère de la Transition écologique, l’a annoncé : dès l’été 2021, le chauffage au gaz sera désormais interdit dans les maisons individuelles neuves. Cela s’applique également aux logements collectifs à partir de 2024.
Ces nouveaux seuils de réglementation « marquera une rupture majeure», a également précisé la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.
2. L’isolation thermique des bâtiments
Les matériaux utilisés pour les chantiers d’isolation thermique doivent être plus efficaces et capables d’engranger et de redistribuer la chaleur.
3. La présence des sources de production d’énergie renouvelable
La réglementation met l’accent sur l’utilisation des énergies renouvelables ou ENR. Elle impose notamment la consommation d’une énergie primaire pour le chauffage, l’eau chaude, l’éclairage, les appareils ménagers, les appareils électroménagers et la ventilation. En outre, le recours à la domotique permet de mieux réguler la consommation en énergie.
4. L’optimisation de la qualité de l’air intérieure ou QAI
Les Français passent plus de 80 % de leur temps dans des lieux clos, et l’air qu’ils y respirent n’est pas toujours de bonne qualité.
Grâce à la RE 2020, la question de la QAI connaît des avancées réglementaires remarquables. Le but étant d’améliorer la qualité de l’air des espaces intérieurs (maisons, bureaux, commerces, etc.) La ventilation et la filtration de l’air vont jouer un rôle prédominant dans l’optimisation de la QAI.
5. Énergie positive et empreinte carbone
Les deux critères qui actent la rupture avec la RT 2012 sont :
- Généraliser tous les nouveaux logements construits à énergie positive
- Diminuer l’impact carbone
Ces deux critères génèrent l’équation E+C- (Bâtiment à Énergie Positive, E+ et Réduction Carbone, C-). Ce nouveau label E+C- a donc été créé pour la mise en place de la nouvelle réglementation. Il permet d’évaluer leurs performances énergétiques au travers de plusieurs indicateurs et d’une méthode de calcul adaptée. Parmi les indicateurs, il y a le bilan BEPOS ou Bilan énergétique du bâtiment à énergie positive.